Événement

Conférence

Cérémonie de remise du Prix Albert Mangonès (29 Août 2025)

Le possible est là à la portée de nos imaginations, de nos volontés et de notre responsabilité. (Albert Mangonès) Le Musée Virtuel de la Révolution Haïtienne (MVRH) en collaboration avec la Chaire UNESCO en Histoire et Patrimoine de l’Université d’État d’Haïti (CUHP-UEH), l’Institut d’Études et de Recherches Africaines d’Haïti (IERAH) et en partenariat avec l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) lancent la 2è édition du PRIX ALBERT MANGONÈS. Introduction Albert Mangonès est né le 26 mars 1917 à Port-au-Prince. Il a étudié l’architecture à l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Après avoir travaillé à New York et à Mexico, il est revenu définitivement en Haïti. À son retour, il a rêvé de construire des logements abordables pour des familles à faibles revenus. En 1944, il a participé à la fondation du Centre d’Art de Port-au-Prince, en occupant la fonction de secrétaire général. Ce centre a joué un rôle clé dans la transformation de la scène artistique haïtienne en favorisant l’émergence d’artistes issus des milieux populaires. En 1949, il s’est impliqué dans les préparatifs de l’Exposition universelle du Bicentenaire de la création de Port-au-Prince. À partir d’une commande publique du président François Duvalier, en 1968, il réalise la sculpture du Marron Inconnu. Cette œuvre de grande qualité esthétique est installée sur la place des Héros de l’Indépendance, à Port-au-Prince. Elle représente un esclave en fuite, soufflant dans une conque de lambi et brandissant une machette dans la main droite et des maillons d’une chaîne brisée à sa cheville gauche. Cette sculpture rend hommage au rôle important que les Marrons ont joué dans le triomphe de la Révolution haïtienne. Albert Mangonès est à l’origine de la création, en 1972, du Service national des monuments et des sites historiques, qui deviendra l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine national (ISPAN) par décret présidentiel, le 29 mars 1979. En collaboration avec l’équipe de l’ISPAN, il a mené à bien l’inventaire de nombreux sites et bâtiments historiques du pays. Un soin particulier a été accordé aux sites et édifices historiques témoins de la révolution haïtienne. Il s’est ainsi impliqué dans la préservation de la citadelle Henri Christophe, du palais de Sans-Souci et du site fortifié des Ramiers, en les qualifiant de symboles de l’indépendance et de la libération du peuple haïtien. En 1982, il a contribué au classement du Parc National Historique : Citadelle, Sans-Souci, Ramiers sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La qualité exceptionnelle de ses performances créatrices et son leadership au service du patrimoine culturel ont grandement contribué à la conservation de la mémoire de la révolution haïtienne. Albert est décédé à Port-au-Prince, le 25 avril 2002. En reconnaissance de sa contribution remarquable, l’État haïtien l’a élevé à titre posthume au rang de Grand Officier de l’Ordre national Honneur et Mérite en 2009. Le prix Albert Mangonès a été créé en 2024 par le Musée Virtuel de la Révolution Haïtienne (MVRH), l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN), la Chaire UNESCO en Histoire et Patrimoine de l’Université d’État d’Haïti (CUHP-UEH) et l’Institut d’Études et de Recherches Africaines d’Haïti (IERAH) sous le patronage du Ministère de la Culture et de la Communication (MCC) en mémoire de l’architecte et sculpteur Albert Mangonès, afin de reconnaître publiquement la contribution d’un individu ou d’une organisation à la préservation des édifices, sites ou objets historiques associés à la Révolution haïtienne. Décerné pour sa première édition aux architectes Frédérick Mangonès et Patrick Delatour, la deuxième édition du Prix Albert Mangonès devrait être un événement annuel significatif et mémorable. Objectifs et catégories Le prix Albert Mangonès vise à reconnaître la qualité exceptionnelle de l’engagement de certaines personnes physiques ou morales dans la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel lié à la Révolution haïtienne. Il comporte deux catégories : La première catégorie récompense une personne physique ou morale ayant fourni un service exceptionnel pour la préservation ou le rayonnement des collections, des monuments et des sites liés à la Révolution haïtienne. La deuxième catégorie est destinée à une personne ayant accompli un travail de recherche ou de création artistique remarquable mettant en lumière le patrimoine culturel lié à la Révolution haïtienne. Contenu du Prix Le prix comprend ce qui suit : - Une somme d’argent que les lauréats peuvent utiliser à leur discrétion ; - Une plaque d’honneur; - La médaille « Albert Mangonès » ; - Une collection d’œuvres de recherche-création, telles que des ouvrages, des tableaux, des statues, des documentaires, des jeux vidéo et de la musique, qui mettent en lumière le riche héritage culturel découlant de la Révolution haïtienne. - Un certificat officiel ou un trophée gravé pour commémorer leur réussite et leur contribution remarquable; - Une couverture médiatique pour mettre en lumière leurs réalisations, au moyen d’interviews, d’articles de presse, ou de publications sur les plateformes en ligne; - Une occasion de s’associer avec des partenaires pour développer leur projet ou leur initiative. Critères de Sélection Les candidats seront évalués en fonction de sept critères qui reflètent les valeurs qui ont inspiré l’œuvre d’Albert Mangonès : la rigueur dans la conception et la gestion; l’inclusion et la convivialité sociale, l’intégrité dans la préservation de la mémoire historique; le respect de la diversité culturelle; le souci du beau, du bien, du vrai et de la durabilité; l’ancienneté ; et la reconnaissance par les pairs et les acteurs du secteur de la culture et du patrimoine. Ces valeurs devront se traduire de la manière suivante : 1. Respect des règles et des principes régissant la protection et la mise en valeur du patrimoine culturel. 2. Apport significatif à un projet ou une initiative cruciale pour la préservation ou la mise en valeur du patrimoine associé à la Révolution haïtienne. 3. Prise en compte des enjeux environnementaux, économiques, culturels et sociaux pour les générations actuelles et futures. 4. Reconnaissance et valorisation de la diversité culturelle des sujets sociaux ayant émergé de la Révolution haïtienne. 5. Excellence dans la recherche, des techniques et de l’esthétique de l’intervention en vue de la conservation ou la création. 6. Les candidats au prix sont des individus ou des entités proposés par d’autres personnes, devraient être connus pour leurs anciennetés d’au moins 20 ans dans le domaine de la préservation et de la valorisation du patrimoine culturel haïtien à travers leurs réalisations, leurs publications et/ou leurs actions. 7. Les candidats devront faire l’objet d’une reconnaissance pour leurs mérites par les pairs et les acteurs du secteur de la culture et du patrimoine en Haïti ou dans la diaspora. Processus de Nomination Le processus de nomination de candidats au prix Albert Mangonès prend en compte les éléments suivants a) Appel à candidatures Un appel à candidature est lancé et fera l’objet d’une large diffusion en utilisant divers moyens adéquats (site web, réseaux sociaux, organisations partenaires, journaux, etc.), en fournissant une description détaillée du prix, des critères de sélection et des modalités de soumission des candidatures. Un formulaire de candidature est disponible à cet effet. Cet appel à candidatures devrait être lancé formellement le 18 avril jusqu’en 31 juillet de chaque année, qui correspond à la Journée internationale des monuments et des sites. La cérémonie se tient au cours des deux dernières semaines du mois d’août, soit entre le 14 et principalement le 29 août 2025. Le 14 août 1791, une cérémonie au Bois-Caïman a marqué le début de l’insurrection générale des esclaves. Le 29 août 1793, la liberté générale des esclaves a été proclamée. b) Présélection des candidats Les candidats seront présélectionnés par trois ou cinq membres du comité d’organisation après réception et analyse de leurs dossiers de candidatures. Cette présélection est réalisée en toute transparence et par le respect des critères définis pour garantir une évaluation juste et objective. c) Sélection des nominés Le jury ou le comité de sélection est composé de cinq à sept membres experts ou professionnels dans les domaines pertinents des prix. Leur mission est d’examiner chaque candidature en profondeur en fonction des critères établis. Parmi l’ensemble des candidats présélectionnés, deux candidats qui respectent le mieux les critères seront retenus par le comité de sélection. d) Validation et vérification Le comité de sélection examine les informations et les réalisations des personnes nommées afin de confirmer leur exactitude et leur authenticité. e) Vote ou recommandation finale Après délibération, le comité de sélection choisit les candidats qui correspondent le mieux aux critères du prix par un vote majoritaire simple ou pondéré. f) Annonce et célébration Communication publique sur les personnes nommées et les gagnants du prix, ainsi que l’organisation de la cérémonie de remise des prix ou de la célébration des réalisations des lauréats et des finalistes. g) Suivi et évaluation Évaluation du processus de nomination après la remise des prix afin d’identifier les forces et les opportunités d’amélioration. Enregistrement des commentaires des personnes nommées, des juges et des autres parties concernées afin de perfectionner le processus pour les prochaines éditions. Cérémonie de Remise des Prix La cérémonie de remise des prix est un événement annuel significatif et mémorable, au cours duquel les lauréats sont honorés devant leurs pairs. Cela permet de mettre en valeur leurs contributions. Promotion et Communication Pour assurer une participation nombreuse et de qualité dans le processus, diverses stratégies de promotion du prix seront mises en œuvre : a) Conception d’un plan de communication et de publicité ; b) Utilisation de différents canaux de diffusion ; c) Lancement de campagnes publicitaires. d) Développement de collaborations et de partenariats avec des médias; e) Alimentation régulière des plateformes de médias sociaux; f) Production et diffusion de supports d’information. Stratégies de financement du Prix a) Plusieurs stratégies de financement seront mises en œuvre pour financer périodiquement le prix. Il s’agira notamment du partenariat, du Ministère de la Culture et de Communication (MCC) des subventions publiques et privées. b) Les campagnes de collecte de fonds; c) Les contributions personnelles ; d) Le marketing et promotion de l’événement ; e) Les partenariats avec les médias. Calendrier Du lundi 30 juin au mercredi 30 juillet 2025 Lancement de l’appel à candidature et constitution du jury de sélection Du 1er au 30 juillet 2025 Constitution du comité de présélection Du 31 juillet - 1er août 2025 Analyse des dossiers de candidature et présélection des candidats Du 4 au 11 août 2025 Sélection des candidats par le jury 14 août 2025 Publication officielle des résultats

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Actualités / Blog

8 juillet 1825 - 8 juillet 2025 Remémoration du bicentenaire de l’acceptation de l’ordonnance de Charles X par le gouvernement de Jean-Pierre Boyer - Prof. Watson Denis

https://lenouvelliste.com/article/257918/8-juillet-1825-8-juillet-2025-rememoration-du-bicentenaire-de-lacceptation-de-lordonnance-de-charles-x-par-le-gouvernement-de-jean-pierre-boyer. 8 juillet 1825 - 8 juillet 2025 Remémoration du bicentenaire de l’acceptation de l’ordonnance de Charles X par le gouvernement de Jean-Pierre Boyer Ce 8 juillet 2025 ramène le jour-bicentenaire de l’acceptation par le gouvernement de Jean-Pierre Boyer de l’ordonnance de Charles X, roi de France et de Navarre, publiée trois mois plus tôt, soit le 17 avril 1825[1]. Par Prof. Watson Denis 09 juil. 2025 | Lecture : 14 min. lenouvelliste.com Ce 8 juillet 2025 ramène le jour-bicentenaire de l’acceptation par le gouvernement de Jean-Pierre Boyer de l’ordonnance de Charles X, roi de France et de Navarre, publiée trois mois plus tôt, soit le 17 avril 1825[1]. C’est un jour à remémorer ! 1. De l’acceptation de l’ordonnance royale L’acceptation de cette ordonnance établissait la puissance retrouvée de l’ancienne métropole sur son ancienne colonie. A travers ses trois articles succincts, mais assez dramatiques pour la politique et l’économie du pays, le gouvernement de la Restauration en France avait exigé à Haïti, nouvel État indépendant, des conditions draconiennes pour sa survie dans le concert des nations. En résumé, le souverain français avait : · Article premier : ordonné l’ouverture des ports de la Partie française de Saint-Domingue (pour ne pas mentionner le nom d’Haïti) au commerce international et le paiement de 50% de droits de douane des produits, à l’importation et à l’exportation, transportés par les bateaux arborant le tricolore français ; · Article deuxième : ordonné le paiement de 150 millions de francs-or à verser à la Caisse de Dépôts et Consignations (institution financière du gouvernement français), en 5 annuités, en vue de dédommager les anciens colons et les planteurs de Saint-Domingue ; · Article troisième : décidé de concéder à la Partie française de Saint-Domingue (se référant à Haïti dans une périphrase) l’indépendance pleine et entière de son gouvernement. Cette ordonnance royale, fatidique, aux conséquences catastrophiques, occasionna tout de suite l’emprunt de 30 millions de francs-or sur le marché financier français en vue de payer la première échéance de l’indemnité. Cette indemnité, onéreuse, et l’emprunt contracté en France au cours de cette même année 1825, constituent ce qu’on appelle la double dette de l’indépendance. Ce fut un tribut colonial, une rançon historique qui déstabilisa le présent d’Haïti et hypothéqua son avenir. Cette ordonnance constituait en soi une charte du néo-colonialisme. Elle inséra le pays, à travers la stratégie dite de la spirale de l’endettement, dans les méandres du néo-colonialisme[2]. Contrairement à une idée répandue ce n’est pas l’ordonnance royale en soi qui généra la double dette de l’indépendance, ce fut plutôt son acceptation par le gouvernement de Jean-Pierre Boyer qui jeta le pays dans le gouffre[3]. On peut imaginer un instant, si ce gouvernement n’avait pas accepté cette ordonnance, il n’y aurait ni paiement d’indemnité, ni emprunt contracté en France pour honorer une quelconque dette imposée, et pas voie de conséquence, pas de double dette de l’indépendance. Avec l’acceptation de l’ordonnance de Charles X, soit, croit-on, par peur d’une intervention étrangère, soit par complaisance ou trahison de l’idéal dessalinien, le président Boyer, qui n’avait pas participé aux guerres pour l’indépendance d’Haïti entreprises par l’Armée indigène (juin 1802- janvier1804) contre l’armée expéditionnaire de Napoléon Bonaparte, avait broyé l’existence de l’État haïtien. 2. L’intervention militaire de la France en Haïti : un leurre L’idée d’une intervention militaire de la France en Haïti en 1825 était irréalisable, pas plus qu’il ne pouvait le faire en 1804, à la suite de la proclamation de l’indépendance d’Haïti. Sur le plan interne, il y avait un ensemble d’embarras qui l’aurait empêché d’agir de la sorte. Parmi ceux-ci, on peut énumérer : la perte d’influence de Paris dans les affaires du monde à cause des guerres déclenchées par Napoléon Bonaparte (à un certain moment le maitre des vies et des biens en Europe), un courant libéral de l’opinion publique française hostile à toute intervention militaire pour la résolution du conflit généré (du coté de l’Hexagone) par la Révolution haïtienne et le réalisme d’anciens colons et planteurs de Saint-Domingue qui se mirent à l’évidence que ce « joyau de l’empire colonial français » était définitivement perdu. Aussi, sur le plan international, on peut considérer des obstacles qui rendaient chimérique toute intervention militaire de la France dans les eaux haïtiennes au cours des deux premières décennies du XIXe siècle. Parmi ceux-ci, on peut mentionner : 1) La France avait perdu la colonie de la Louisiane qu’elle a vendu en avril-mai 1803 aux Etats-Unis d’Amérique (État fédéral indépendant en Amérique du Nord). De ce fait, Napoléon avait renoncé à son fameux projet d’un grand empire français dans les Amériques partant des rives de Mississipi jusque dans la mer des Caraïbes avec Saint-Domingue comme tête de pont. 2) La destruction de la flotte française à Trafalgar, Sud’Ouest de l’Espagne, le 21 octobre 1805. En cette occasion, la marine royale anglaise avait infligé une défaite cinglante aux flottes combinées de la France et de l’Espagne ; cette victoire a définitivement établi la suprématie de l’Angleterre en haute mer sur la France. Dès lors, il devenait de plus en plus difficile à la France d’entreprendre, et ce pendant de nombreuses années, de grandes opérations dans les eaux de l’Atlantique ; 3) Les défaites successives et définitives de Napoléon Bonaparte en Europe, soit en 1814 et 1815, dont la fameuse Bataille à Waterloo (territoire actuel de la Belgique, anciennement appartenu aux Pays-Bas) le 18 juin 1815 ; 4) Le Congrès de Vienne en 1814-1815, sous la houlette du chancelier, le Prince Klemens von Metternich, de l’Autriche. Ce congrès, pro-monarchie, avait établi un nouvel ordre politique conservateur dans le monde dominé par l’Europe occidentale. Il conféra alors à la France, après les années tumultueuses de Napoléon Bonaparte, qui amena la guerre un peu partout, un rôle de second plan. Celle-ci était même obligé de rétrocéder des pays et territoires qui se trouvaient encore sous sa domination. En toute confidentialité, les puissances d’Europe, post-Napoléon, encourageaient la France à trouver une solution diplomatique (pacifique) à l’épineuse question de l’indépendance d’Haïti. Toute intervention militaire devrait être écartée. D’ailleurs une telle entreprise aurait déplu à l’Angleterre, devenue maitresse des mers, qui avait déjà des intérêts commerciaux non négligeables dans l’Haïti indépendante; 5) Le vaste mouvement d’indépendance ayant irrigué de l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud en passant par l’Amérique centrale, de 1810 à 1822. Ce fut le cas du Mexique, du Venezuela, de la Colombie, du Pérou, de la Bolivie, du Chili, de l’Argentine et aussi du Brésil (1822-1824) qui évoluait elle-même sous la tutelle de la puissance portugaise. C’est dire qu’il y eut un nouveau paradigme dans les relations internationales de l’époque axé sur la lutte contre le colonialisme dont le fondement politique s’articula autour de l’auto-détermination des peuples des Amériques à vivre dans la liberté et l’indépendance. La tendance qui s’affirmait fut la reconnaissance diplomatique de ces nouveaux États indépendants. La Grande-Bretagne par exemple, dès 1823, commença à reconnaitre l’indépendance du Mexique et de la Colombie. Ces différentes proclamations d’indépendance et leur reconnaissance diplomatique, par la suite, avaient, dans une certaine mesure, renforcé l’indépendance d’Haïti ; 6) L’énoncé de la doctrine de Monroe. Le président des Etats-Unis d’Amérique (USA), James Monroe, dans un discours devenu célèbre, prononcé en 1823, avait mis les puissances européennes d’alors sous leur garde contre toute nouvelle politique de colonisation en Amérique et d’ingérence dans les affaires internes des nouveaux États indépendants. Par ailleurs, il avait ajouté que toute intervention militaire d’une de ces puissances sur le continent américain serait considéré comme un acte hostile aux USA ; 7) L’internationalisation de la problématique de l’indépendance d’Haïti. Cette indépendance, qui frappa les esprits et troubla l’ordre du monde existant (basé, entre autres, sur l’esclavage et le colonialisme) ne laissa personne indifférent. Londres pressait Paris de « régler » la question de l’indépendance d’Haïti au plus vite, et ce dans un cadre consensuel, sinon il passera lui-même en action. Pour sa part, l’Espagne, l’ancienne puissance mondiale du XVIe siècle, incapable de réagir autrement, n’a fait qu’accepter le fait accompli, sans demander une rétribution, de quelque forme que ce soit, aux dirigeants de ces nouveaux États indépendants des Amériques. Tenant compte de tous ces facteurs, la thèse d’une probable intervention militaire de la France en Haïti pour faire accepter l’ordonnance royale, malgré la présence de bateaux de guerre dans la rade de Port-au-Prince, ne tient pas la route. Le président Boyer avait plutôt accepté cette ordonnance par complaisance. Ou plutôt, il agissait en connaissance de cause. Sa partie a été prise depuis belle lurette, si on se fie aux confidences qu’il avait faites en 1816 à un émissaire français et, plus tard, à son attitude collaborationniste avec le baron de Mackau, porteur de l’ordonnance royale. 3. L’acceptation de l’ordonnance : une décision unilatérale Dans un rapport communiqué aux autorités françaises en 1816, le sieur Claude-Fleurimond Esmangart, ancien grand colon propriétaire de terre et d’esclaves de la Plaine des Cayes et l’un des émissaires envoyés en Haïti pour discuter avec le gouvernement de la République de l’Ouest, dont Alexandre Pétion et Jean-Pierre Boyer (déjà pressenti pour accéder à la présidence), a écrit : « Cette mission [celle réalisée en 1814] pouvait être fort heureuse pour la France si elle eut été autrement dirigée, car les chefs eux-mêmes nous ont assuré qu’à cette époque, tous étaient disposés à se soumettre et peut-être par le mauvais choix des agents qui ont été envoyés, cette colonie est perdue pour toujours ». Dans le même rapport, il a précisé que Jean-Pierre Boyer lui a fait des confidences du genre qu’’il : « sentit tous les dangers de la position de cette république naissante… Tous sentirent l’utilité de la soumission [à la France], mais tous avouèrent aussi combien l’exaltation qu’ils avaient communiquée au peuple rendrait leur situation difficile et dangereuse »[4]. Puis, l’attitude du président de la République en juillet 1825 face au baron de Mackau était encore plus compromettante. A l’arrivée de cet émissaire, le président Boyer forma une commission de négociations, composée du général Joseph Balthazar Inginac, secrétaire général du Palais national, du président Alexandre Pétion au gouvernement de Jean-Pierre Boyer ; du sénateur Pierre-Prosper Rouanez, qui faisait déjà partie d’une délégation qui se rendait en France en 1824 dans le cadre de ces mêmes négociations ; et du colonel Marie-Elisabeth Eustache Frémont, aide-de-camp du président. Devant le refus de de Mackau de modifier les termes de l’ordonnance, les membres de la commission, à la suite de discussions houleuses, lui signifièrent à leur tour leur refus de l’accepter. Ce qui fit sortir le diplomate français dans ses gonds. Par la suite, ce dernier, à sa demande, a eu une réunion à huis-clos avec le président Boyer. Au cours de cette rencontre, le chef de l’État lui aurait déclaré, selon le rapport de mission adressé à son supérieur hiérarchique : « On m’a dit que vous aviez été affligé d’une note de mes commissaires ; remettez-la moi comme non avenue, et qu’il n’en soit plus question entre nous… Dorénavant je veux traiter cette grande affaire directement avec vous »[5]. Effectivement, il l’a fait à sa façon. De manière unilatérale. Le président Boyer, sans résistance aucune, sans requérir l’avis les membres de la commission qu’il avait lui-même institué pour ces négociations, ni consulter la population haïtienne sur une question aussi importante, a pris la malencontreuse décision d’accepter l’ordonnance de Charles X. En effet, il a accepté l’ordonnance royale, au nom d’Haïti, le 8 juillet 1825. Trois jours plus tard, soit le 11 juillet, celle-ci a été entérinée en grande pompe, en présence du baron de Mackau, qui prononça même un discours pour la circonstance, par le Sénat de la République, contrôlé par le Pouvoir exécutif. Sur ces entrefaites, le Port-au-Prince huppé feta et banqueta au sujet de cet événement dans les grands salons tandis que le reste du pays y vit un acte de trahison nationale Il y avait un ensemble d’arguments que les autorités haïtiennes pouvaient mettre à contribution dans les négociations pour rejeter l’ordonnance royale ; elles n’en firent rien. Comme ce fut le cas dans le passé, des membres de l’élite du pouvoir à Port-au-Prince devaient être informés, ayant des correspondants en France en particulier, qu’après la conclusion du Congrès de Vienne que la situation globale en Europe ne favoriserait pas une intervention armée de la France en Haïti. De plus, les rivalités politiques entre les puissances d’Europe et la montée des forces nationalistes en Amérique favorisaient une certaine normalisation des relations avec Haïti. La France elle-même, avec la Restauration, donc le retour de la lignée des Bourbons au pouvoir, recherchait une voie nouvelle et de rédemption dans les affaires internationales. En ce sens, une intervention militaire était hors de question. Que s’est-il donc passé ? À la suite de la disparition des Pères fondateurs de la patrie, en particulier de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines (1806) et de la mort d’Henry Christophe (1820), deux fameux héros de la guerre de l’indépendance, Haïti tomba dans des mains peu sûres. Quand bien même l’élite du pouvoir à Port-au-Prince, dirigeait l’île d’Haïti toute entière, elle avait moins de confiance dans le maintien de l’indépendance. Les années, pour répéter le général Joseph Balthazar Inginac, dans ses mémoires, « passaient toujours dans les incertitudes et les anxiétés ». Il n’y avait pas de politiques publiques à matérialiser, ni d’objectifs clairs à atteindre. Toute cette période est marquée par l’immobilisme sur le plan national et des compromissions sur le plan international. Finalement, de tergiversations en hésitations et des négociations compromettantes, cette élite finit par céder à la France, à travers cette fameuse ordonnance, des espaces de pouvoir qui allaient alimenter le néo-colonialisme. En fait, il semblerait que des membres de cette élite, considérant leur sentiment personnel à l’égard de l’indépendance d’Haïti (pour reprendre une expression de l’historien Leslie Manigat)[6] avaient une prédisposition à faire des concessions à la France. L’idée de l’indemnité proposée par le président Pétion et l’ordonnance suggérée par Boyer lui-même se sont matérialisées en 1825. 4. L’acceptation de l’ordonnance royale par le gouvernement : désapprouvée par la population L’acceptation de l’ordonnance royale symbolisa un moment de rupture entre les gouvernés et les gouvernants. 21 ans après 1804, le sentiment de bravoure et cette idéologie du peuple en armes pour défendre l’indépendance nationale étaient encore bien présents dans l’esprit des citoyens haïtiens. Il est à rappeler que le leitmotiv après la proclamation de l’indépendance, sachant que les Français pouvaient revenir à n’importe quel instant, fut construit autour de ce cri de ralliement : au premier coup de canon d’alarme, les villes disparaissent et le peuple est debout comme un seul homme. De fait, à l’arrivée de l’expédition de de Mackau, des citoyens vigilants s’étaient déjà rendus sur les montagnes environnantes en vue de préparer la défense de la patrie. Par exemple, les forts jumeaux Jacques et Alexandre à Kenscoff et la zone montagneuse et boisée de la Coupe, surplombant la capitale, Port-au-Prince, qui deviendra plus tard Pétion-Ville, faisaient partie des endroits aménagés pour la résistance. C’est ce qui explique quand la mauvaise nouvelle de l’acceptation de l’ordonnance royale gagna les rues et les contrées du pays, la nation en pâlit, le peuple se mortifia. Il y eut des remous, des cris de révolte et de dégout. Beaubrun Ardouin, tout proche de Boyer qu’il fut en tant que journaliste, éditeur et fonctionnaire de l’État, a commenté quelques années plus tard que la population a montré son indignation à l’égard de la conduite de Boyer dans cette affaire. Il a expliqué : “Il y eu un mécontentement concentré qui, de la capitale, devait se répandre dans toute la République et produire bientôt de fâcheux effets »[7]. De son côté, sur le même sujet, l’historien Thomas Madiou, qui se retrouvait lui aussi dans les couloirs du Palais national à l’époque de Boyer, mentionna quand la nouvelle de l’acceptation de l’ordonnance royale circula dans les villes et les campagnes, il se répandait, comme une trainée de poudre, que le président Boyer avait « vendu le pays aux Français”[8]. On parla même des préparatifs, surtout dans le Nord, pour déclencher une révolte contre le gouvernement et le renverser. Ce qui obligea les membres du gouvernement à faire une tournée militaire dans cette région du pays pendant deux mois. Par la suite, de temps à autre, il a dû faire face aux mécontentements suscités par cette acceptation de l’ordonnance. Certes, Boyer resta au pouvoir jusqu’en mars 1843, il n’en demeure pas moins que sa longue présidence créa du scepticisme, l’expression d’une révolte contenue ressentie au sein de la population. Il y a deux cents ans depuis que le gouvernement de Boyer a accepté l’ordonnance abominable de Charles X. C’est encore un événement douloureux dans les annales de l’histoire d’Haïti et de ses relations diplomatiques avec la France. Il ne s’agit ici ni d’anniversaire, ni de célébration, ni de commémoration, sinon de la remémoration d’une infamie historique faite à un peuple à peine libéré de l’exploitation du système esclavagiste conjuguée aux méfaits et calamités de la domination colonialiste. Watson Denis, Ph.D. Professeur de pensée sociale haïtienne, d’histoire de la Caraïbe et des relations internationales à l’Université d’État d’Haïti et auteur, entre autres, de l’ouvrage : Haïti : changer le cours de l’Histoire (2016) watsondenis@yahoo.com 8 juillet 2025 Notes et références bibliographiques [1] Voir Watson Denis, “Le président Jean-Pierre Boyer, l’acceptation de l’ordonnance de Charles X en 1825 et la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti par la France. (Haïti : de la souveraineté à la suzeraineté) », Revue d’Histoire Haïtienne. Haïti au XIXe siècle, N0. 3, Montréal, P.Q. Canada, CIDIHCA, 2022, pp. 411-446. [2] Voir sur ce sujet Benoit Joachim, « Le néo-colonialisme à l’essai. La France et l’indépendance d’Haïti », La Pensée, N0. 156, avril 1971, pp. 19-43. Du même auteur, voir également, « La reconnaissance d’Haïti par la France (1825) : naissance d’un nouveau type de rapports internationaux », Revue d’histoire moderne et contemporaine, N0s. 22-23, 1975, pp. 369-396 et Watson Denis, « Série de dettes publiques contractées par l’État haïtien au XIXe siècle (1825-1911). De la double dette de l’indépendance aux emprunts de la Consolidation et pour la création de la Banque Nationale de la République d’Haïti », Revue de la Société Haïtienne d’Histoire, de Géographie et de Géologie, N0s. 267-274, janvier 2018- décembre 2019, pp. 127- 169. [3] A preuve, l’ordonnance a été publiée en avril 1825, rien ne se déroula ; tout se déclencha en juillet 1825 à la suite de son acceptation par le gouvernement. [4] Les citations sont tirées de l’article de Leslie F. Manigat, “Le délicat problème de la critique historique. Les sentiments de Pétion et de Boyer vis-à-vis de l’indépendance nationale dans la conjoncture 1808-1814”, Éventail d’Histoire Vivante d’Haïti, Tome I : La période fondatrice, 1789-1838, Port-au-Prince, Collection du CHUDAC, 2001, p. 238. [5] Voir “Rapport à Son Excellence le ministre de la Marine et des Colonies, de la mission à Saint-Domingue de Mr. le Baron de Mackau », Haïti-France. Les chaines de la dette (le rapport Mackau, 1825, édition intégrale, annotée et commentée, par Marcel Dorigny, Jean Marie Théodat, Gusti-Klara Gaillard et Jean-Claude Bruffaerts, préface de Thomas Piketty, introduction de Fritz Alphonse Jean, Paris, Maisonneuve & Larose, Nouvelles éditions/ Hémisphères, 2021, pp.140-141. [6] Manigat, “Les sentiments de Pétion et de Boyer vis-à-vis de l’indépendance nationale”, pp. 219-248. [7] Voir Beaubrun Ardouin, Études sur l’histoire d’Haïti, vol. 3, Tomes 8, 9, 10 et 11, 1811 (1846), Port-au-Prince, Reproduction par Ateliers Fardin, 2004, pp. 86. p. 82. [8] Voir Thomas Madiou, Histoire d’Haïti, Tome VI (1819-1826), Port-au-Prince, Éditions Henri Deschamps, 1988, pp. 476-478. Cette idée de vendre le pays à la France était largement partagée au sein de la population. Elle a été également rapportée une vingtaine d’années plus tard par Inginac, dans ses mémoires. Voir Inginac, Les mémoires du général Joseph Balthazar Inginac, p. 117.

La Révolution haïtienne : l’un des événements les plus importants de l’histoire mondiale

La Révolution haïtienne (1791–1804) est un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité. Unique en son genre, elle marque la seule révolte d’esclaves ayant abouti à la création d’un État libre et indépendant, dirigé par d’anciens esclaves. Cet événement a non seulement changé le destin de Saint-Domingue, colonie française prospère, mais aussi ébranlé l’ordre mondial esclavagiste de l’époque. b~Contexte : Une colonie d’or et de sang~b Au XVIIIe siècle, Saint-Domingue (l’actuelle Haïti) était la colonie la plus riche des Amériques, grâce à l’exploitation du sucre, du café et de l’indigo. Cette richesse reposait sur le travail forcé de plus de 500 000 esclaves africains, sous la domination brutale d’environ 30 000 colons blancs et quelques milliers de libres de couleur. Inspirés par les idéaux des Lumières et la Révolution française de 1789, les esclaves, affranchis et mulâtres revendiquent à leur tour la liberté, l’égalité et la fraternité. b~Le soulèvement de 1791 : Le début d’une lutte historique~b Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, des milliers d’esclaves se soulèvent dans le nord de la colonie. Ce soulèvement, orchestré par des leaders comme Dutty Boukman, amorce une guerre longue, sanglante et déterminée contre l’ordre esclavagiste. Parmi les grandes figures de cette révolution, on retrouve : Toussaint Louverture, stratège politique et militaire remarquable, Jean-Jacques Dessalines, qui mènera la lutte jusqu’à l’indépendance, Henri Christophe et Alexandre Pétion, qui joueront aussi des rôles cruciaux. b~L’abolition de l’esclavage et la naissance de la liberté~b En 1793, la République française abolit l’esclavage à Saint-Domingue. Mais la paix est de courte durée. Napoléon Bonaparte, en quête de rétablir l’ordre colonial, envoie une puissante armée pour réimposer l’esclavage. Après de violents combats, les révolutionnaires haïtiens remportent une victoire décisive contre les troupes françaises. Le 1er janvier 1804, Jean-Jacques Dessalines proclame l’indépendance d’Haïti, devenant ainsi le premier pays noir libre au monde, et la première république postcoloniale de l’histoire. b~Un impact mondial~b La Révolution haïtienne a eu un impact considérable : Elle a accéléré l’effondrement du système esclavagiste dans les Amériques. Elle a inspiré d’autres mouvements de libération en Amérique latine, en Afrique et ailleurs. Elle a modifié l’équilibre géopolitique mondial, poussant Napoléon à vendre la Louisiane aux États-Unis en 1803. Elle a servi de symbole de résistance et de dignité pour les peuples opprimés. b~Pourquoi la Révolution haïtienne reste-t-elle méconnue ?~b Malgré son importance historique, la Révolution haïtienne reste souvent marginalisée dans les récits historiques. Cette invisibilisation est due à un mélange de racisme, de colonialisme historique et de peur de voir d’autres peuples opprimés s’inspirer de cette victoire. b~Un héritage à célébrer~b La Révolution haïtienne n’est pas seulement une victoire nationale, c’est un patrimoine de l’humanité. Elle incarne le courage, la dignité et la résistance face à l’injustice. C’est un rappel puissant que même les plus opprimés peuvent écrire l’histoire lorsqu’ils se lèvent pour la liberté.

Toussaint Louverture, Dessalines, Christophe : les grands héros de l’indépendance d’Haïti

L’indépendance d’Haïti en 1804 est le fruit d’une révolution unique au monde, menée par des esclaves et des affranchis qui ont défié l’empire colonial français. Trois figures majeures se sont distinguées dans cette épopée historique : Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines et Henri Christophe. Chacun, à sa manière, a façonné l’histoire d’Haïti et laissé un héritage profond dans la lutte pour la liberté et la dignité des peuples opprimés. b~Toussaint Louverture : le stratège de la liberté~b Né esclave vers 1743, François-Dominique Toussaint Louverture devient le symbole de l’intelligence, de la diplomatie et du génie militaire de la Révolution haïtienne. b~Un parcours exceptionnel~b Éduqué et cultivé, Toussaint gagne sa liberté avant le soulèvement de 1791. Il rejoint la révolution dès ses débuts et s’impose rapidement comme un chef militaire redoutable et un fin négociateur, maniant avec brio les alliances avec les Espagnols, les Français et même les Britanniques. b~Gouverneur de Saint-Domingue~b En 1794, après l’abolition de l’esclavage par la France, Toussaint Louverture rallie les forces républicaines. Il devient gouverneur de la colonie, stabilise l’économie, réforme l’administration et rédige une Constitution en 1801, affirmant l’autonomie de Saint-Domingue. b~Trahi par la France~b Mais son autorité dérange Napoléon Bonaparte. En 1802, il est capturé et déporté en France, où il meurt en prison au Fort de Joux en avril 1803. Son célèbre mot d’adieu résonne encore : q~En me renversant, on n’a abattu que le tronc de l’arbre de la liberté. Il repoussera par les racines, car elles sont profondes et nombreuses.~q b~Jean-Jacques Dessalines : le libérateur d’Haïti~b Dessalines, ancien esclave comme Toussaint, fut son bras droit et un général de grand talent. Après l’arrestation de Louverture, il prend le relais et mène la guerre d’indépendance à son terme. b~Le héros de Vertières~b Le 18 novembre 1803, Dessalines écrase les troupes françaises lors de la bataille de Vertières, dernière grande confrontation de la révolution. Cette victoire met fin à la domination coloniale. b~Proclamation de l’indépendance~b Le 1er janvier 1804, il proclame l’indépendance d’Haïti au nom du peuple noir opprimé. Il prend le nom de Jacques Ier, empereur d’Haïti, et décide de renommer Saint-Domingue en Haïti, d’après son nom indigène. b~Un leader radical~b Dessalines prend des mesures radicales pour empêcher tout retour à l’esclavage. Il redistribue les terres, met en place une discipline de production rigoureuse et fait exécuter des colons français restés sur l’île. Il est assassiné en 1806, victime de tensions internes, mais reste dans l’histoire comme le père fondateur de la nation haïtienne. b~Henri Christophe : le bâtisseur du Nord~b Henri Christophe, autre général brillant de l’armée indigène, joue un rôle clé dans la guerre d’indépendance, puis dans l’organisation du nouvel État haïtien. b~De soldat à roi~b Après l’assassinat de Dessalines, Haïti se divise. Christophe prend le pouvoir dans le nord et se proclame roi d’Haïti sous le nom de Henri Ier en 1811. Il bâtit un royaume monarchique, avec une cour, des titres de noblesse et un système éducatif structuré. b~Le bâtisseur du Palais Sans Souci et de la Citadelle Henri Christophe laisse derrière lui deux chefs-d’œuvre du patrimoine haïtien : La Citadelle Laferrière, forteresse militaire imprenable perchée dans les montagnes, Le Palais Sans Souci, symbole de puissance et de raffinement. Ces monuments, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoignent de sa vision d’un État fort, indépendant et respecté. b~Une fin tragique~b Face à une révolte interne, affaibli physiquement par une attaque, Christophe se suicide en 1820. Malgré sa fin tragique, il reste un modèle de fierté, de vision et de grandeur pour Haïti. b~Un héritage immortel~b Les noms de Toussaint Louverture, Dessalines et Christophe sont gravés à jamais dans l’histoire d’Haïti et du monde. Ils symbolisent : La résistance contre l’injustice, Le triomphe de la liberté sur l’esclavage, La fierté d’un peuple qui s’est libéré par ses propres forces. Leur mémoire est honorée chaque année à travers des monuments, des discours, et l’enseignement de l’histoire nationale. Ils représentent le cœur battant de l’identité haïtienne.

Visite virtuelle

Haïti : Citadelle la Ferrière / visite virtuelle

Plongez dans une expérience immersive unique en enfilant votre casque de réalité virtuelle ou en utilisant simplement votre téléphone pour explorer ce joyau du patrimoine mondial. La Citadelle La Ferrière, également connue sous le nom de Citadelle Henry, trône parmi les structures les plus emblématiques d’Haïti. Nichée dans les montagnes du nord du pays, à proximité de la ville de Milot, cette forteresse imposante a été érigée au début du XIXe siècle sous le règne d’Henri Christophe. Ancien esclave devenu chef militaire et politique de renom suite à la Révolution haïtienne, Henri Christophe a joué un rôle majeur dans l’obtention de l’indépendance d’Haïti en 1804. La visite virtuelle de la Citadelle La Ferrière offre une occasion unique d’explorer les détails architecturaux, l’histoire fascinante et les panoramas spectaculaires de ce site empreint de grandeur. Parcourez les remparts imposants, contemplez les vues imprenables sur les montagnes environnantes et plongez dans le passé riche de ce symbole puissant de la liberté haïtienne. Que vous soyez un passionné d’histoire, un amateur de patrimoine mondial ou simplement curieux de découvrir la beauté de la Citadelle La Ferrière, cette visite virtuelle vous transporte au cœur même de ce trésor historique. Embarquez pour une aventure visuelle inoubliable et laissez-vous émerveiller par la grandeur préservée de ce site emblématique. https://haitiwonderland.com/virtual-tour/citadelle-la-ferriere/

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Haïti, 1825 : de l’indépendance à la dette - Conférence de Jean Alix René


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RARA : Tradition inventée et rituel de la Révolution haïtienne (2024)

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